Autres sons de cloches !

dimanche 31 janvier 2021

 

L’APPEL POIGNANT D’UN POLICIER BELGE 

Vu sur la page Fb de So Phie ce 29 janvier 2021.


« L'appel poignant d'un policier belge que je connais. A lire absolument. Merci 

« Sentiments contradictoires »

 J'ai 45 ans. Je suis un homme, un père, un fils, un compagnon, un ami, un policier, un belge, un latin dans l'âme, et tellement d'autres choses. Jamais je ne m'étais dit que je vivrais une situation aussi particulière que celle que je vis aujourd'hui. Pourtant ouvert d'esprit de manière générale et absolument convaincu que rien n'est éternel, je philosophais parfois sur la fin de notre société. Sans être un vrai adepte de la «collapsologie» je trouvais intéressant de se poser la question de la fin de notre système, de notre société. Envisager comment appréhender un après de tout ce qu'on avait toujours connu depuis tout petit était presque un jeu. Amusant quand on se dit que ça pourrait arriver, un peu comme quand on suit une série du genre Walking Dead, mais finalement assez flippant quand on voit que le monde glisse réellement vers une sorte de mort imminente.


Le Covid a donc débarqué. C'était il y a un an. On en parlait dans la lointaine Chine, comme tellement d'autres épidémies de ce « genre-là». Je regardais et écoutais les informations de nos JT misérables déversant leur flot de nouvelles souvent insipides et dignes de « Allo Cancan » ou « Star Buzz ». Le sujet de l'époque, c'était la seconde crise interminable de la constitution d'un éventuel gouvernement. Il faut dire que notre système politique est magnifiquement bien pondu pour ceux qui se complaisent dedans. 


Des couches interminables de niveaux de pouvoir, Europe, fédéral, régions/communautés, provinces, communes et intercommunales. Difficile de ne pas trouver son bonheur quand vous êtes avide de pouvoir et de petits avantages. Et puis, c'est vrai qu'on a un système proportionnel tellement juste et représentatif du peuple (ha ça, c'est clair qu'on ne saurait pas faire plus proportionnel) qu'à la fin des élections depuis une vingtaine d'années minimum, les majorités sont de plus en plus difficile à dégager. Ce qui est bien avec notre système c'est que quand tout le monde à perdu, il a finalement sûrement quand même gagné quelque part. Après il faut former des alliances (ou avant en fait) et c'est là que nos journalistes de haut vol démontrent tout leur amateurisme. On a droit à celui qui fait pipi le plus loin ou aux déclarations les plus fracassantes voir à l'énumération de bilans précédents tous meilleurs les uns que les autres selon le niveau de pouvoir dont on parle. Ben oui, quand on est dans tous les exécutifs du pays, on a plus de chance d'avoir au moins fait passer une mesure un peu plus populaire.


Alors en Belgique en début de Pandémie, même quand on ne savait d'ailleurs pas que ça en était une parce qu'on nous disait que ça ne l'était pas, et bien à ce moment-là, nous on avait un gouvernement en affaires courantes mais avec des pouvoirs spéciaux. Un truc que tu ne sais même pas que ça peut exister parce que normalement ça ne devrait pas. Ce fut l'envol de la grande Sophie. Ce n'est pas une race d'oie sauvage mais bien une femme politique libérale considérée (à tort) comme un sauveur, comme un grand capitaine de navire, comme le Kirk de l'entreprise « Belgique ». 


Bon dans les faits, personnellement, j'ai toujours trouvé particulier d'aduler une femme qui fut ministre du budget d'un gouvernement qui a à ce point sabrer dans les coupes budgétaires dédiées à bien des domaines et secteur, y compris les soins de santé. Il faudra pourtant garder cela en tête pour plus tard, car la stratégie de lutte et de communication du gouvernement belge, tournera quasi exclusivement sur... la saturation de nos hôpitaux en USI. Sophie n'était pas un Kirk, mais plutôt une sorte de Francesco Schettino, pour ceux qui se souviennent de lui.


Finalement, au printemps 2020 après la durée de gestation d'un éléphant en bonne santé, le nouveau gouvernement belge sort de tombe. Un vrai ramassis de vieilles momies et de « fils de », un classique du genre. Un gouvernement bien flamand, plutôt intransigeant et qui va vomir des arrêtés ministériel plus vite que son ombre, avec des pouvoirs spéciaux qu'il n'a plus mais qu'il s'en fout parce que de toute manière le parlement est en léthargie (vu que seuls les présidents des formations peuvent siéger à peu de chose près) donc tout passe et sans vaseline avec ça.


Mais au fait, pourquoi j'évoque ce Circus Maximus qu'est la politique belge ? Ah et bien parce que vous devez vous en être rendus compte maintenant mais ces « gens » ont abusé, pour le dire pudiquement, du pouvoir qu'était le leur et qu'ils sont « responsables » de notre actuelle condition.


Bon alors, j'écris responsable entre guillemets parce que vous savez comme moi que la magie de la politique c'est qu'on jouit d'immunité et qu'au final on est responsable de rien. Et je pourrais ajouter que si, pour le dire autrement, c'est « leur faute », c'est aussi et avant tout la nôtre.


Parce qu'il faut quand même reconnaître que le belge, le soit disant plus brave de tous les peuples de la Gaule, il a été et reste encore ultra mou du genou en ce qui concerne sa capacité à dire stop !


Je sais, je sais... C'est pas facile de dire stop quand toutes les voix officielles qui se déversent comme des eaux usées des radios et télévisions disent toutes la même chose en boucle, arrivant à force de répétition « mode Télétubbies » à convaincre les esprits les plus moyens, ou placides.


Mais bordel de merde, il va falloir se souvenir de certains principes qui régissent nos sociétés modernes et démocratiques (il parait si si). Hiérarchie des normes, constitution, libertés fondamentales, droits de l'homme, droits européens... Autant de chartes et normes justement qui vont toutes dans le même sens, garantir vos libertés fondamentales et notre mode de vie.


Alors moi, comme biesse petit flicard de merde, j'ai réussi à me poser ces questions essentielles (avec un gros effort intellectuel parce que je ne sais « ni lire » comme disent certains 😉 donc les gens les plus cultivés et avantagés de notre société devraient le voir aussi non ?


On peut prendre des exemples pour remplir des pages entières et ce serait fastidieux tant en réalité la plupart des décisions prises ont démontré (quand on se donne la peine de réfléchir et de comprendre les chiffres, les données, les graphiques) qu'elles étaient au mieux inutiles et au pire nuisibles. Il y a un principe de base qui devrait être considéré avant toute décision. Ce principe est la balance Risques – Bénéfices. Est-ce que mes mesures vont produire plus de bons effets que de mauvais effets ? 


En droit, on appelle cela la règle de proportionnalité. On y ajoute une donnée fondamentale pour prendre des décisions en matière juridique, la légalité et on obtient une décision qui a un peu de sens. Parfois s'abstenir est préférable que de faire n'importe quoi, n'importe comment.


Depuis 10 mois, nous ne pouvons plus nous embrasser, nous serrer dans les bras, rencontrer nos semblables, parce que pour les autorités qui nous abondent de peur, d'anxiété ou d'angoisse morbide, c'est « les autres » le danger et puis « le virus aime les fêtes ». En fait VDB, les virus aiment la vie point. Ils ont besoin de nous pour se développer et survivre. 


On n'est pas en guerre contre un virus, on vit avec ou on le subit. Parfois on en meurt, souvent non. Et la seule chose que devraient faire les autorités pour occuper leur temps c'est s'intéresser à comment prendre en charge des malades plutôt que de les culpabiliser, les isoler, les confiner pour ne pas à avoir à s'en occuper justement.


Depuis 10 mois, nous ne sommes plus libres d'aller et venir où nous voulons et même à certaines occasions nous sommes retenus prisonniers chez nous (pour notre bien, of course) ou assigné à ne pas quitter le pays (on est tellement moins rouge que nos voisins c'est vrai).


Depuis 10 mois, nous ne pouvons plus célébrer nos fêtes religieuses, nous marier correctement, enterrer nos morts et les pleurer en famille, fêter Noël.


Depuis 10 mois, nous ne pouvons plus manifester, sauf si on menace le bourgmestre local d'une émeute et que notre manifestation fout tellement la trouille qu'il « vaut mieux l'accepter ».


Depuis plusieurs mois, on ne peut plus faire de sport, surtout si c'est avec d'autres gens et surtout si ça peut améliorer notre santé et notre mental. Mais on peut encore aller au drive des Mc-Do, ouf.


Depuis des mois, on ne peut plus fréquenter des lieux non essentiels comme des théâtres, des cinémas, des cafés, des restaurants, des concerts, des musées parfois (mais pas tous) et même certains métiers de contact, mais pas tous parce que finalement si tu es quasi à poil sur la table de ton kiné c'est assez essentiel mais si t'es quais à poil chez ton esthéticienne ça ne l'est pas. Même constat pour les toiletteurs pour chien qui sont finalement plus essentiels que les coiffeurs, barbiers et tatoueurs.


Depuis des mois, nos gosses sont obligés, comme presque tout le monde maintenant, à se plaquer un masque chirurgical ou en tissu, pour les pauvres ou les réfractaires comme moi, sur la tronche pour avoir le droit de fréquenter l'école. S'il ne le font pas, ben maison, distanciel au mieux et surtout « au ban comme un paria de la société ».  La plupart des gens ne parlent plus avec d'autres mots que « les gestes barrières » (m'obligez pas à les rappeler je vous en supplie, les pores de ma peau font des boutons avec). 


Ils regardent leurs pieds marmonnant derrière leur masque qu'ils portent partout comme des robots souvent malheureux, le replaçant douze fois par minutes sous prétexte qu'il doit bien rester sur le nez et la bouche sinon, il reste de se ramasser un postillon dans la figure. Et faut pas déconner avec ça hein ! Un seul postillon peu liquider un village entier, où au minimum un home de petits vieux.


L'esprit critique a disparu car au fil des mois qui s'écoulent, les mesures ne disparaissent pas mais au contraire l'acceptation emprunte d'une dose de fatalisme apparaît. Vous vous souvenez de ces phrases qu'on entendait en Mars 2020. Allez, si, je suis sûr que vous les avez entendues, peut-être même prononcées. Non ?

    

« Ce n'est qu'un masque... »

« Il faut faire un effort durant 15 jours un mois et ça ira »     « Il ne faut pas être égoïste ainsi »


« Moi ces gens qui vont au ski je trouve qu'on devrait leur faire signer un papier pour  les forcer à donner leur place aux soins intensifs »« On pourra alléger les mesures SI les belges se comportent bien »


Aaaaah oui, la culpabilisation. C'est magique. Presque autant que la dénonciation. Parce que vous savez, moi comme flic, j'ai été envoyé sur des paquets de dénonciations. Ça dénonçait à tour de bras, son voisin, le gars sur le chantier, le client du magasin, les gosses qui jouaient sur une plaine. Propagande et peur de l'amende faisait un magnifique mélange digne d'un état totalitaire de l'Est voir de l'Orient lointain (faite votre choix).


Ce que bien des gens oublient c'est que chaque pas vers une restriction des libertés pour plus de sécurité, fusse t-elle sanitaire, c'est un pas vers le totalitarisme. Ce qui est perdu si facilement ne sera pas récupéré, en tout cas pas sans une lutte sérieuse. Ne soyez pas si prompt à courber l'échine et à accepter qu'on vous dicte ce qui est bon pour vous, ce que vous devez faire, penser. 


Tiens d'ailleurs, rappelez-vous notre grande Sophie lors de son deuxième ou troisième CNS, n'avait-elle pas déclaré fièrement : « Si ce n'est pas permis... C'est que c'est INTERDIT ».

Ce n'est pas cela que je veux pour mes enfants, pour ma fin de vie, pour mes descendants s'ils survivent à ce monde. 

   

Souvent ces derniers temps, quand je rencontre une nouvelle personne sur ma route, à travers le travail surtout (puisque quasi tout le reste est interdit) je me demande quasi directement : « Que pense cette personne que j'ai devant moi de tout ce merdier » ? Je m’interroge sur le risque de parler librement, surtout si je porte mon uniforme. Je me demande si je peux lui dire, lui faire comprendre au minimum que je ne suis pas un soldat de l'État et que je pleure de voir ce que devient ce pays, cette Europe, ce monde.


Certains qui me connaissent m'ont déjà dit « comment tu fais pour bosser dans ce métier vu ce que tu penses ? » D'autres qui me connaissent moins bien me conseillent même de me tirer de ce merdier policier.


Le truc c'est que j'aime mon boulot. Je le vois plus à travers mes yeux de gamins, comme un gentil Shérif qui est là pour aider sa communauté et qui doit la protéger contre les agressions de ceux qui veulent mettre à mal cette communauté. J'ai prêté serment pour « protéger et servir » et mon serment (comme celui de tout fonctionnaire) disait bien que je jurais fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et aux lois du peuples belges. 


C'est là que je deviens malade. Pour ce qui est du Roi, pas grand chose à dire, c'est un symbole qu'on l'aime ou pas, il ne me dérange pas outre mesure et ne m'empêche pas de faire mon boulot correctement. Mais pour la Constitution et les lois, là non, ça ne va pas. 


Ce n'est pas mon travail de lutter contre le peuple qui souffre déjà d'une situation sanitaire foireuse qu'il n'a pas souhaité, et qui doit subir ensuite des restrictions saucées de grosses et lourdes sanctions financières.


Je devrais donc infliger des amendes à des personnes qui se font un câlin ou qui sont plus de quatre personnes ensemble en rue ? Je devrais verbaliser des gens qui souhaitent se réunir pour manifester ou pour enterrer leurs morts, fêter leur Dieu ? Je devrais pénétrer dans ce qu'il y a de plus sacré (le domicile - inviolable) au yeux de la constitution pour faire stopper un repas, une fête, un anniversaire, un réveillon de Noël ? Je devrais infliger une amende à une personne qui quitte ou rentre de/en Belgique parce que son motif n'est pas essentiel ? Je devrais également sanctionner lourdement un restaurateur, un coiffeur, une esthéticienne qui a décidé d'ouvrir malgré tout pour ne pas crever la gueule ouverte faute de revenus ?


Je m'y refuse.


Je ne peux pas bafouer mon serment. Je ne veux pas non plus démissionner car j'aime mon métier et je ne veux pas le quitter. Je sais ce que je vaux et comment je peux aider mon prochain. 

Des proches m'ont dit que j'attendais un sauveur comme bien des gens. Que j'étais une victime qui voit dans sa condition le résultat des actes posés par un (ou des) bourreau.

J'admets qu'aujourd'hui je me sens victime de la situation. J'identifie mon bourreau dans cet état. J'attends un sauveur ou plutôt des « sauveurs ». 


J'attends qu'une masse de gens suffisamment critique et nombreuse soit éveillée et prenne conscience des risques que notre société encourt si nous restons dans cet état de stupéfaction (le lapin dans les phares) qui est le nôtre depuis longtemps.


Je n'appelle pas à la haine, ni à la guerre, ni à la révolution. Je souhaiterais juste que suffisamment de gens disent STOP à ces mesures insensées et maintenant sans fondement (juridique et moral) qui ne sont pas prêtes d'être levées. »


Source de l’illustration : Photo Bruno Stevens pour Libération - https://www.liberation.fr/planete/2016/03/25/police-renseignement-imbroglio-a-la-belge_1442125


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.